La justification par la foi
I. La loi et la grâce
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils afin que quiconque croit en lui ait le salut c’est-à-dire la vie éternelle (Jean 3/16). Celui qui croit en Jésus a la vie et celui qui rejette Jésus n’a pas la vie » (1 Jean 5 : 12). Il n’y a aucun salut en dehors de Jésus (Actes 4 : 12).
Mais avant que le Seigneur Jésus ne vienne sur cette terre, Dieu dans sa miséricorde s’était choisi un peuple descendant d’Abraham : le peuple juif, à qui il a transmis un ensemble d’ordonnances appelés la loi de Moise. Mais cette loi, quoique étant bonne n’a rien amené à la perfection (Hébreux 7 : 19) [Elle était insuffisante parce qu’elle ne pouvait pas communiquer la vie divine ou le pouvoir de répondre à ses exigences, ni offrir un accès complet et parfait à Dieu]. Bien au contraire elle a amené l’abondance du péché (Romains 7 : 7). « Mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé par le Seigneur Jésus-Christ » (Romains 5 : 20). La loi a uniquement servi à apprendre aux hommes à marcher dans les principes de Dieu, mais elle n’avait pas pour but de sauver l’homme. En effet, « la loi a été comme un pédagogue, pour nous conduire à Christ » (Galates 3 : 24).
II. Le salut des juifs et des non-juifs dépend de Christ
Aucun juif ne peut rejeter Jésus comme étant le messie et être néanmoins agréé par Dieu. Jésus est le seul chemin qui mène à Dieu (Jean 14 : 6). Il n’y a aucun autre nom par lequel nous puissions être sauvé, ni même Moise (Actes 4 : 12) [Les disciples étaient convaincus que la délivrance du péché et de la colère de Dieu était ce dont les humains avaient le plus besoin, et il prêchaient que Jésus-Christ était la seul à pouvoir répondre à ce besoin.].
Les juifs ne bénéficient pas d’un critère de salut différent que les non-juifs. Il est écrit dans Romains 3 : 30 qu’il y a un seul Dieu, qui justifiera par la foi aussi bien les circoncis (juifs) que les incirconcis (non-juifs), selon qu’il est écrit mon juste vivra par la foi (Galates 3 : 11). La Bible stipule clairement dans Galates 2 : 16 que « nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi ». Même Moise lui-même ne sera pas justifiée par la loi, mais bien par la foi. Car celui qui pèche contre un seul iota de la loi pèche contre la loi toute entière et devient coupable devant Dieu (Jacques 2 : 10).
« Le seul homme qui n’a pas péché contre un seul iota de la loi et qui l’a accomplit parfaitement s’appelle Jésus-Christ soit Dieu lui-même » (Hébreux 4 : 15, Matthieu 5 : 17). « Les juifs qui rejetaient Jésus, pensant qu’ils pouvaient être justifiés par Moise ont eu la réponse suivante de Jésus » : « Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père; celui qui vous accuse, c'est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance » (Jean 5 : 45). Cela nous montre encore qu’aucun juif ne sera justifié par la loi de Moise, bien au contraire la loi les accuse.
III. Un sang qui ôte les péchés
Les péchés commis sous l’ancienne alliance étaient couverts pendant 1 an et il fallait chaque année renouveler le sacrifice des boucs et des taureaux pour l’expiation. Le souvenir des péchés était donc renouvelé chaque année par ces sacrifices (Hébreux 10 : 3), montrant donc que Dieu n’avait pas vraiment mis en oubli ces péchés. Ils étaient simplement couverts en attendant le vrai sacrifice, celui de Jésus qui allait ôter définitivement ces péchés et non simplement les couvrir. Car il est impossible que le sang des boucs et des taureaux ôte les péchés (Hébreux 10 : 4) ; seul le sang de Jésus pouvait le faire.[Le sang des animaux n’était qu’une disposition ou une expiation provisoire pour les péchés du peuple]
C’est pourquoi lorsque Christ entra dans le monde il dit de Dieu : « tu n’a agréé ni sacrifices, ni holocaustes pour le péché » (Hébreux 10 : 6). Ainsi, même les péchés commis sous l’ancienne alliance ont été définitivement purifiés par le sang de Jésus et non par le sang des boucs et des taureaux. Car, Hébreux 9 : 15 dit : « Voici pourquoi il est le médiateur d'une alliance nouvelle: sa mort est intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance (…) ».
IV. La foi avec les œuvres
Une mauvaise compréhension de la Parole de Dieu a amené des théologiens à croire que les apôtres Jacques et Paul s’opposaient dans leurs doctrines : l’un croyant en un salut par la foi, et l’autre croyant en un salut par les œuvres.
Voici les deux passages qui peuvent faire croire à tort à une contradiction entre Paul et Jacques :
· Romains 3 : 28 : « Car nous pensons que l'homme est justifié par la foi, sans les oeuvres de la loi. »
· Jacques 2 : 24 : « Vous voyez que l'homme est justifié par les oeuvres, et non par la foi seulement. » [Jacques dans un sens différents de ce que Paul enseigne dans Éphésiens 2 : 9.
(1) Pour Jacques, le terme « oeuvres » se rapportait aux obligations envers Dieu et les hommes qui sont prescrites dans l’Écriture et qui découlent d’une foi sincère. D’un cœur pur, de la grâce de Dieu et du désir de plaire à Christ.
(2) Pour Paul, ce terme se réfère au désir d’obtenir faveur et salut en obéissant à la loi par ses propres efforts, plutôt qu’en passant par la repentance et par la foi en Christ.
Notons que Paul et Jacques déclarent catégoriquement que la véritable foi qui sauve produit inévitablement des œuvres d’amour.]
Pour ne pas tomber dans une mauvaise interprétation, il faut faire la différence entre les œuvres de la loi et les œuvres de la foi. L’apôtre Paul enseignait que nous ne pouvons pas être sauvés par les œuvres de la loi (de Moise). Nous sommes sauvés par la foi en Jésus. Toutefois, cette foi est manifeste par des œuvres. Hébreux 11 : 1 nous définit la foi comme étant une ferme assurance et une démonstration. La foi se démontre, elle ne reste pas inerte. C’est ce que l’apôtre Jacques nous explique dans la Bible. Il nous parle d’une foi qui se traduit par des bonnes œuvres. « Montre-moi ta foi sans les oeuvres, et moi, je te montrerai la foi par mes œuvres » disait-il (Jacques 2 : 18). Jacques ne défendait donc pas un salut par les œuvres, mais bien un salut par la foi, mais une foi qui se démontre par des œuvres. « Comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les œuvres est morte » disait Jacques (Jacques 2 : 26). « Que sert-il à quelqu'un de dire qu'il a la foi, s'il n'a pas les oeuvres ? Cette foi (théorique, morte, inerte) peut-elle le sauver ? » (Jacques 2 : 14). Bien sûr que non ! L’apôtre Paul nous confirme cela dans Tite 1 : 16 en disant : « Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs oeuvres, étant abominables, rebelles, et incapables d'aucune bonne œuvre ».
Tout comme Jacques, l’apôtre Paul exhortait fortement les disciples à porter du fruit, à pratiquer de bonnes oeuvres. Il disait : «Cette parole est certaine, et je veux que tu affirmes ces choses, afin que ceux qui ont cru en Dieu s'appliquent à pratiquer de bonnes œuvres. (…) Il faut que les nôtres aussi apprennent à pratiquer de bonnes oeuvres pour subvenir aux besoins pressants, afin qu'ils ne soient pas sans produire des fruits » (Tite 3 : 8-14) Il n’y avait donc aucune contradiction entre les propos de Paul et Jacques, les deux enseignaient un salut par la foi, mais une foi manifeste par de bonnes œuvres (1 Timothée 5 : 25). D’ailleurs Jésus lui-même a dit que tout bon arbre porte de bons fruits (Matthieu 7 : 17). Si donc quelqu’un demeure vraiment en Christ il est sensé porter du bon fruit (c’est-à-dire manifester de bonnes œuvres). Tout arbre qui ne porte pas du fruit sera coupé et jeté au feu (Matthieu 3 : 10). Par cela, Jésus nous montre qu’une foi qui ne manifeste aucun fruit ne mène pas à la vie, bien au contraire ça mène à la mort.
V. En quoi consistent les œuvres de la foi ?
Jacques 2 : 22 dit que la foi agit par les œuvres et Galates 5 : 6 dit que la foi agit par l’amour (la charité). Nous en déduisons simplement que les œuvres de la foi consistent en l’amour. Galates 5 : 6 dit « c’est d’avoir la foi une foi qui se traduit par des actes inspirés par l’amour » (version Le semeur). Cet amour se manifeste par la bonté, la bénignité, la patience, la joie, la paix, la douceur, etc… (1 corinthiens 13 : 4-7, Galates 5 : 22). L’amour est en effet le fruit que tout chrétien doit porter, le fruit de l’Esprit (Galates 5 : 22). Car l’amour est LE commandement que Jésus nous a donné dans la nouvelle alliance (Jean 13 : 34). Toute la loi de Dieu est accomplit dans l’amour (Romains 13 : 10). L’amour est le sceau de la perfection, il rend parfait notre foi (Colossiens 3 : 14, Jacques 2 : 22).
1 corinthiens 13 : 13 dit que les 3 choses qui demeurent sont la foi, l’amour et l’espérance. Si quelqu’un vous disait qu’il avait la foi mais qu’il a perdu l’espérance, cela vous paraîtrait contradictoire ! Car il n’y a pas de foi sans espérance. Il en est de même pour la foi et l’amour. Quiconque dit qu’il a la foi en Dieu doit manifester l’amour, sinon c’est un menteur (1 Jean 4 : 20) ! Nul ne peut avoir la foi sans espérance, et nul ne peut avoir la foi sans l’amour. Ces 3 éléments vont ensemble.
VI. En Conclusion
Nul ne pourra être sauvé par la loi, et c’est par la loi que le péché a abondé. Nous sommes sauvés par la grâce par le moyen de la foi en Jésus afin que nul ne se glorifie devant Dieu (1 Corinthiens 1 : 29). Cette foi en Dieu ne consiste pas en une simple croyance, mais elle doit se démontrer par de bonnes œuvres, car il est écrit que Dieu a préparé des bonnes œuvres afin que nous les pratiquions (Ephésiens 2 : 10). Dans l’éternité ces bonnes œuvres seront pour nous une robe spirituelle que nous revêtirons (Apocalypse 19 : 8). Aussi, nous n’aurons pas la même gloire dans l’éternité. Certains brilleront plus que d’autres (Daniel 12 : 3) et certains seront plus récompensés par le Seigneur Jésus que d’autres, car il rendra à chacun selon ses œuvres (Romains 2 : 5-6, Matthieu 16 : 27). - École biblique du chrétien - Adapté par René Barrois