Daniel

07/08/2017 10:58

Daniel

 

          L’épreuve de Daniel

 

En ces jours-là, moi Daniel, je menai deuil trois semaines entières ; je ne mangeai pas de pain agréable, et la chair et le vin n’entrèrent pas dans ma bouche ; et je ne m’oignis point, jusqu’à ce que trois semaines entières fussent accomplies.” (Daniel 10: 2-3)

 

Le prophète Daniel est un vieillard de près de 90 ans lorsqu’il reçoit sa dernière vision prophétique, sous le règne de Cyrus, roi de Perse. Au cours de sa longue vie, Daniel a occupé des postes très importants à la cour des rois à Babylone. Mais il a aussi connu de grandes épreuves. Honoré ou persécuté, Daniel est toujours resté fidèle à Dieu. Sa foi n’a jamais chancelé au milieu d’une population païenne et d’une cour corrompue.

Dans une réelle affliction, le prophète mène un véritable deuil pendant trois semaines. Avait-il reçu de mauvaises nouvelles des Juifs qui étaient retournés à Jérusalem après le décret de Cyrus, roi de Perse ? Peu nombreux, ils avaient bien commencé à reconstruire le temple, mais leur élan était vite retombé. Leurs adversaires avaient même fait cesser la reconstruction de la maison de Dieu (Esdras 4: 4-5).

Le prophète avait peut-être une autre raison de s’affliger : la plupart des Juifs exilés n’avaient pas voulu retourner dans la terre que Dieu leur avait donnée. Ils préféraient leurs aises en Mésopotamie à la lutte en Israël. Quoi qu’il en soit, Daniel traverse une très grande épreuve spirituelle et même physique. Pendant trois semaines, il ne touche à aucun met raffiné, il cesse de manger de la viande et de boire du vin. Ce jeûne, très sévère pour une personne aussi âgée que lui, n’était pas gratuit. Au-delà de ses afflictions pour son peuple, le prophète cherchait à comprendre quelque chose qu’il n’arrivait pas à saisir, mais dont la gravité ne lui échappait pas.

Quelle leçon retenir du comportement de Daniel ? Nous ne pourrons nous identifier avec les afflictions du peuple de Dieu que si nous sommes dans une communion intime avec Dieu. Une préparation morale, figurée ici par l’humiliation et le jeûne, est nécessaire pour nous rendre capables de recevoir les pensées de Dieu et discerner sa volonté.

 

          Une apparition

 

Le vingt-quatrième jour du premier mois, j’étais au bord du grand fleuve qui est le Hiddékel ; et je levai les yeux, et je vis ; et voici un homme vêtu de lin, et ses reins étaient ceints d’or d’Uphaz ; et son corps était comme un chrysolithe, et son visage comme l’aspect de l’éclair, et ses yeux comme des flammes de feu, et ses bras et ses pieds comme l’apparence de l’airain poli, et la voix de ses paroles comme la voix d’une multitude.” (Daniel 10: 4-6)

Au terme de son jeûne, Daniel est au bord du fleuve Hiddékel (probablement le Tigre) avec des compagnons. Le 24e jour du premier mois de l’année, une personne revêtue de gloire lui apparaît dans une vision. La description qu’en fait Daniel correspond à celle du Fils de l’homme, le Seigneur Jésus, dans la vision que l’apôtre Jean reçut à Patmos (Apocalypse 1: 12-16). Comme Jean, Daniel perd toutes ses forces devant l’apparition glorieuse du Seigneur de l’univers et tombe dans une profonde stupeur. Il s’effondre sur le sol. Ses compagnons n’ont pas vu la personne qui était apparue, pourtant ils courent se cacher. Le prophète reste seul, face contre terre.

Une main touche alors Daniel, le secoue, et le met sur ses genoux et les paumes de ses mains. Dans sa faiblesse extrême, à quatre pattes comme un animal, le prophète entend : «Daniel, homme bien-aimé, comprends les paroles que je te dis, et tiens-toi debout à la place où tu es ; car je suis maintenant envoyé vers toi » (v. 11). À cette parole, Daniel trouve les forces pour se relever et se tenir sur ses pieds. Il est un homme bien-aimé ! Quel encouragement de la part du Seigneur par son ange !

Quand nous tombons sur notre face pour mieux entrer dans la connaissance des pensées divines, Dieu se plaît à répondre : « C’est à celui-ci que je regarderai : à l’affligé, et à celui qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole » (Esaïe 66: 2).

Daniel a reçu la compréhension qu’il recherchait, il est sorti de cette épreuve avec de nouvelles forces. Il pourra être introduit dans la prodigieuse révélation que l’Éternel lui réserve (Daniel 11 et 12).

« Ne te réjouis pas sur moi, mon ennemie : si je tombe, je me relèverai ; si je suis assise dans les ténèbres, l’Éternel sera ma lumière » (Michée 7: 8).

          Debout

 

« Tiens-toi debout à la place où tu es ! » (Daniel 10: 11)

 

Prenons aujourd’hui pour nous le mot d’ordre donné à Daniel dans le verset du jour :

− Debout dans une société où les valeurs morales du christianisme sont bafouées. Le bien est appelé mal, et le mal est appelé bien. Les plaisirs faciles, l’appel aux sens, les déviations sexuelles, tout cela est toléré, voire encouragé par les médias et beaucoup de nos concitoyens.

− Debout à notre place de travail, assumant nos responsabilités et accomplissant notre travail avec honnêteté. Il est si facile de se donner de l’importance aux dépens d’autrui ou de discréditer un collègue pour avancer dans notre activité professionnelle.

− Debout dans notre famille. Une famille chrétienne, structurée, vivant dans l’harmonie et la joie est un puissant témoignage à l’ordre de la création et à la sagesse de Dieu. Debout, même dans les moments de tension ou de découragement. Debout comme mère de famille, accomplissant jour après jour les mêmes tâches, souvent ingrates. Debout quand on voudrait être ailleurs…

− Debout dans l’église locale, aimant et servant les frères et les sœurs, même quand des différences d’opinion surgissent. Nous avons tous besoin les uns des autres, à l’image de chaque membre et de chaque organe du corps humain (1 Corinthiens 12: 21).

− Debout pour défendre la foi. Debout pour maintenir avec fermeté ce que Dieu nous a révélé par son Esprit dans les Écritures. Nous serons jugés sur la base de nos connaissances, pas de nos ignorances involontaires.

− Debout au milieu de la chrétienté, plus divisée que jamais par des courants de pensées, par des leaders d’opinion qui prennent leurs propres vues pour limite de l’horizon.

Le programme est vaste ! Comme pour Daniel, la sagesse et les forces nous seront données pour l’accomplir si nous nous mettons à l’écoute de la Parole : « Ne crains pas, homme bien-aimé ; paix te soit ! sois fort, oui, sois fort ! Et comme il parlait avec moi, je pris des forces, et je dis : Que mon seigneur parle, car tu m’as fortifié » (Daniel 10: 19).

 

          Le triomphe de la prière

 

« La troisième année de Cyrus, roi de Perse, une chose fut révélée à Daniel qui est appelé du nom de Belteshatsar ; et la chose est vraie, mais le temps d’épreuve déterminé est long. Et il comprit la chose et eut l’intelligence de la vision. » (Daniel 10: 1).

Pendant trois semaines, avec prière et jeûne, Daniel avait cherché à comprendre ce qui oppressait son cœur, sans toutefois obtenir de réponse à ses questions (Daniel 10: 12). L’ange révèle maintenant à Daniel la vraie dimension du combat que le prophète avait livré. Le jour même où Daniel avait entrepris son jeûne, le Seigneur, par son ange, était venu pour lui révéler ce qui arriverait au peuple juif jusqu’au temps de la fin. Mais des forces spirituelles de méchanceté lui avaient résisté. Un conflit avait alors éclaté entre les puissances du bien et du mal dans le monde invisible. L’ange en était sorti vainqueur.

L’enjeu dans des situations difficiles nous dépasse souvent totalement ; mais soyons assurés que le Seigneur vient à notre secours dès le premier jour où nous commençons à nous affliger sincèrement devant lui. Et si nous ne voyons pas notre chemin, soyons assurés que Celui qui nous guide, lui, le voit du commencement à la fin.

Daniel regarde toujours vers la terre, n’osant encore lever les yeux vers celui qui lui parle. Debout mais manquant de souffle, il devient muet. L’ange touche alors ses lèvres et continue de lui parler. En l’entendant, Daniel reprend des forces et retrouve son souffle : « Que mon seigneur parle, car tu m’as fortifié », dit-il (v. 19). Daniel reçoit alors une ultime révélation : les forces du mal ne pourront pas détruire complètement le peuple de Dieu, malgré les guerres et les persécutions jusqu’au temps de la fin (Daniel 11 et 12).

Comme Daniel, nous pouvons nous trouver seuls avec nos inquiétudes et nos questions, délaissés par des compagnons, lâchés même par des croyants. Rappelons-nous que l’opposition à l’œuvre de Dieu ne vient que de « la puissance spirituelle de méchanceté » (Ephésiens 6: 12), et c’est contre elle que se situe la lutte. Au-dessus de la scène de ce monde, se livre un combat spirituel dont l’intensité nous échappe, mais dont l’enjeu est évident. Par le moyen de l’être humain, le diable et ses agents font tout pour détruire l’œuvre de Dieu dans le cœur des hommes. Si nous sommes conscients de la nature de ces combats dans le monde invisible, nous nous équiperons en conséquence pour résister et tenir ferme (Ephésiens 6: 13). (Plaire au Seigneur transmis par René Barrois).

 

 

 

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